POUR UN FÉMINISME UNIVERSEL
- Admin Odela
- 14 août
- 3 min de lecture

À Paris, l’Assemblée nationale examine une résolution européenne pour un féminisme universel. Derrière ce titre, un objectif : fixer un cap clair et opposable au niveau de l’Union européenne — égalité effective des droits et de la dignité entre femmes et hommes, pour toutes, sans hiérarchie des luttes ni exclusions.
Pourquoi maintenant ?
Cette résolution est déposée en application de l’article 88-4 de la Constitution, qui permet au Parlement d’adresser une position officielle sur les politiques européennes.
Elle intervient à un moment stratégique :
✅La Commission européenne prépare la prochaine stratégie pour l’égalité entre les femmes et les hommes après 2025.
✅Des tensions traversent le mouvement féministe, notamment en France, où certaines manifestations ont vu l’exclusion de collectifs au nom de divergences idéologiques.
✅Les droits des femmes reculent dans plusieurs pays démocratiques, démontrant que rien n’est jamais acquis.
Ce que dit le texte : La résolution :
✅Affirme que le féminisme universel s’oppose à toute hiérarchisation ou exclusion entre femmes selon leur origine, leur combat ou leurs convictions.
✅Demande à l’Union européenne d’intégrer cette définition dans sa prochaine stratégie égalité F/H.
✅Conditionne les financements européens au respect de ce principe.
✅Renforce l’exigence de lutte contre les stéréotypes et de soutien aux associations qui portent l’égalité réelle.
✅Appelle à conditionner les accords internationaux au respect des droits des femmes.
✅Rappelle que la violence fondée sur le genre doit être reconnue comme une forme de persécution donnant droit à protection, conformément à la jurisprudence de la CJUE.
Les acquis qui vacillent : le signal venu des États-Unis : Les faits récents nous démontrent que même dans des démocraties anciennes, les droits peuvent reculer brutalement.
Aux États-Unis, depuis l’annulation de Roe v. Wade en 2022, plus d’une douzaine d’États interdisent presque totalement l’avortement. Des responsables politiques conservateurs parlent désormais ouvertement de limiter l’accès à la contraception d’urgence et à certains traitements médicamenteux.
Plus inquiétant encore : Russell Vought, ancien directeur du budget sous Donald Trump et aujourd’hui conseiller clé de sa campagne, a relayé sur les réseaux sociaux des propos remettant en cause le 19ᵉ amendement — celui qui, depuis 1920, garantit le droit de vote des femmes. Même s’il ne s’agit pas d’une proposition de loi officielle, cette prise de position s’inscrit dans une stratégie politique visant à banaliser l’idée que les droits des femmes peuvent être négociables.
Ces signaux venus d’outre-Atlantique ne sont pas isolés. Ils résonnent avec les reculs déjà observés en Pologne sur l’avortement, ou en Hongrie et en Italie sur certaines politiques de genre.
Pourquoi c’est crucial au niveau européen ? Cette résolution française, si elle est adoptée et transmise à Bruxelles, pourrait peser sur la rédaction des textes européens à venir. Elle affirme que l’égalité femmes-hommes doit rester universelle, opposable et non négociable — et que l’Europe doit se doter de mécanismes de contrôle et de sanctions.
En filigrane, le message est clair : l’égalité n’est pas un slogan. Elle se protège par le droit, se finance par des politiques publiques, et se défend contre toute tentative de relativisation, d’exclusion ou de régression.
Chez @Femmes avec…, nous savons que l’universalité des droits est la seule garantie contre les reculs et les fractures. C’est aussi la seule boussole qui empêche le féminisme de devenir une cause à géométrie variable.
Nous soutenons toute initiative qui :
➡️ Ancre l’égalité dans le droit de manière opposable ;
➡️Protège les acquis contre les offensives réactionnaires ;
➡️Refuse les exclusions et les hiérarchisations de luttes.
Nous le répétons : aucune femme, nulle part, ne doit rester au bord du chemin. Les résolutions n’ont de valeur que si elles s’accompagnent de courage politique, de moyens, et d’une vigilance permanente.
Parce que les droits des femmes ne sont encore et toujours un combat et que ce combat est universel.
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